Retour au menu
Retour au menu
Réunion de la Commission du bien-être des gens de mer du port du Havre - 2021
 



La Commission est ouverte par M. Clément JACQUEMIN, directeur départemental adjoint des Territoires et de la mer, délégué à la mer et au littoral - DDTM76.
  1. Compte-rendu des associations
  2. Mission de la mer : le père PASQUIER rend compte des visites de navires qui ont pu être effectuées pendant l'hiver et le printemps. Les visites ont été interrompues suite au confinement de l'automne, et ont pu être reprises en décembre. En moyenne les visites ont pu avoir lieu seulement 4 matinées par semaine, pour un maximum de 4 navires visités par matinée.
    L'accueil s'est fait «en haut de la coupée», donc très peu de marins visités, quelques matelots et de temps à autre un officier de garde à la coupée, soit 3, maximum 4, personnes. Les discussions, lorsque possibles, portent surtout sur le fait de rester à bord, il est encore et toujours presque impossible pour les marins en escale de descendre à terre, quelque soit le pays et le port touché. Les problèmes le plus souvent cités sont : les difficultés de communication (avec les proches), la longueur des contrats (et surtout leur dépassement), les inquiétudes sur la relève, et les difficultés à travailler dans de telles conditions.
    Dans ce qui a été transmis, il ressort aussi que les marins voient très peu de monde dans les ports. a plupart du temps, l'accueil se fait en haut de la coupée par le matelot, voire l'officier de quart. Et uniquement en haut de la coupée sans pouvoir aller vers les emménagements du navire.

    Mission allemande :
    La pasteur BOYD visite plus de navires. En moyenne 5 par jour et entre 5 et 6 jours par semaine. Contrairement au père PASQUIER, elle arrive à aller à l'intérieur des emménagements, selon les règles sanitaires bien évidemment, et cela lui permet de rester plus longtemps sur les navires et donc de voir plus de monde. Pour elle aussi, les sujets revenant le plus souvent sont le respect des contrats (dépassements), ainsi que les craintes ou peurs vis-à-vis des familles.
    Lors de leurs visites, les missions apportent des cartes de communication, ce qui manque le plus aux marins, les communications bord étant d'un coût assez élevé. Les marins birmans ont en plus des frayeurs dues à la situation sécuritaire de leur pays.
    Les deux représentants des missions ont aussi relevé qu'il y avait une plus forte demande de Bible, et différentes langues.
    D'une manière générale, les marins visités ont montré un besoin de parler, un besoin de contact humain.
    Il est noté aussi que les marins philippins, très nombreux sur les navires, ont une «capacité d'encaissement» «hors norme».

    On peut quand même noter (et se féliciter) que les relèves au Havre sont toujours possibles et se font assez fréquemment.
  3. Problèmes majeurs liés à la crise sanitaire
  4. Les relèves :
    Il y a toujours un problème de relève. Surtout lié désormais à la quarantaine exigée.
    Du coup il ya deux types d'extension de contrat. L'une prévue ou anticipée, car difficultés d'acheminer le marin embarquant, de lui faire faire une quarantaine, et les escales ne sont pas toujours prévues longtemps en avance. Extension qui est relativement bien acceptée, en tout cas mieux que l'extension non prévue, et dont les marins ne semblent pas voir la fin. La représentante de l'ITF a signalé des marins sur un navire à la Réunion ayant dépassés les 24 mois de bord ! Sans qu'il y a ait sanction contre le navire et/ou son manager.

    Les sorties à terre :
    Quasiment interdites, de facto, dans beaucoup (pour ne pas dire tous) de ports. Même si cela concerne relativement peu de monde, puisque les horaires en escale ne permettent pas forcément les sorties à terre, les dépassements de contrats, la longueur des embarquements ne facilitent pas l'acceptation d'être retenu à bord. Rappelons que c'est tout de même contraire à l'article 2-4 de la MLC 2006.

    La vaccination (à la date de la réunion) :
Peu de marins sont d'ores et déjà vaccinés.
Au point de vue européen, les marins roumains sont quasiment tous vaccinés, la Belgique a commencé en mars, d'autres pays avancent un peu comme en France, la Bulgarie, n'ayant quasiment plus de vaccins à disposition, a demandé à ses marins de se débrouiller !
Des armements, tel CMA-CGM s'engagent pour la vaccination de leurs marins, à priori quelque soit leur nationalité, mais on ne connait pas encore la procédure qui sera appliquée.
On sait qu'il est possible dans certains ports (Etats-Unis, Singapour, etc.) de vacciner sur demande, sans souci de nationalité. De faire en quelque sorte des hubs de vaccination. Des ports comme Rotterdam et Anvers seraient envisagés comme tels. La Commission souhaite que HAROPA, ou à tout le moins Le Havre puisse aussi devenir un centre de vaccination pour les marins.
Problème «technique», comment faire deux injections séparées de 4 à 6 semaines à des marins qui ne reviendront pas forcément dans le port de la première injection ?
 
    Note personnelle : à mon avis ce problème n'en est pas un, certains vaccins se retrouvent dans plusieurs pays, et donc ports, et il serait donc relativement facile de s'organiser en conséquence.

    Enfin et c'est peut-être la meilleure nouvelle du jour, un visiteur de navires était allé le matin même sur deux pétroliers, armements norvégien et grec, et il s'était entendu dire par des matelots philippins à la coupée (de ces deux navires) qu'ils attendaient la livraison de valises contenant des vaccins pour que les injections puissent être faites en mer après l'escale.
    Même si cela demande vérification, c'est certainement la meilleure façon de procéder. Après tout les officiers possédant un certificat de qualification médicale sont aptes à effectuer des injections intra musculaires.
Cdt H. Ardillon
Vice-président de l'AFCAN
Président du CESMA


Retour au menu
Retour au menu