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Projet l'Astrolabe pour la science



Depuis 1988, l'Astrolabe est un navire polaire dont la fonction première a été de ravitailler la base scientifique Dumont d'Urville en Terre-Adélie, Antarctique. Son affrètement qui le lie à l'IPEV(1) et aux TAAF(2) se termine en 2017.
Le ravitaillement de la Terre-Adélie sera dès lors assuré par un navire polaire neuf, armé par la marine nationale française.

L'Astrolabe pour la Science est un projet mené par des chercheurs et des navigants dont le but est de transformer ce brise-glace en plate-forme scientifique pour l'étude de l'océan Austral, pour les dix prochaines années.

 

L'océan Austral joue un rôle majeur dans la climatologie planétaire, acteur majeur de l'équilibre des trois grands bassins océaniques, Pacifique, Atlantique, Indien. Les processus biologiques interagissent fortement avec les processus physiques et chimiques, ce qui permet les conditions de la vie sur terre. Les études jusqu'alors menées dans la zone australe montrent une diminution du taux d'absorption de CO2 et une acidification des masses d'eau, un réchauffement général plus important avec une teneur en eau douce plus élevée à proximité du continent ; des changements drastiques sont observés dans la distribution des glaces de mer, impactant les écosystèmes (krills, manchots, et phoques).

   

Les changements observés sont plus importants, plus rapides comparés à la moyenne. Cependant, cette même zone australe est la moins étudiée. Ce manque d'observations pénalise la compréhension de l'évolution du climat et des écosystèmes. Les prévisions concernant l'élévation du niveau de la mer sont freinées par manque de compréhension de la dynamique de la glace et ses interactions avec l'océan Austral. Quant à l'évolution de la concentration en CO2 dans l'atmosphère, les prévisions sont encore imprécises à cause du manque de données et de compréhension du rôle de l'océan Austral dans l'absorption de ce gaz.

 
Le projet Astrolabe pour la Science veut apporter son soutien et palier aux besoins de la communauté scientifique internationale en s'inscrivant dans le cadre du programme international SOOS (Southern Ocean Observing System).http://www.lastrolabeforscience.com/

Les données scientifiques collectées par les programmes nationaux lors des dernières décades ont énormément contribué à la connaissance et à l'analyse de la zone australe. La plupart de ces mesures ont été faites en route vers les stations côtières du continent Antarctique ; dès lors, de vastes zones de l'océan Austral n'ont jamais été observées.

Le premier volet du projet consiste en deux voyages circumpolaires pendant deux étés australs, 180 jours chaque année, pour effectuer des études continues, essentiellement centrées sur la zone de banquise marginale. Ceci afin d'établir une base de référence d'une certaine ampleur pour compléter l'inventaire et pour les études ultérieures, notamment celles concernant le changement climatique.
Les études du projet sont multi-disciplinaires et consistent à créer des points de référence tout autour du continent antarctique, notamment dans les zones où les données sont rares ou inexistantes : mesure des masses d'eau, collecte de sédiments, récolte de données à l'aide véhicules autonomes sous la glace, utilisation de véhicules autonomes pour profiler la colonne d'eau dans les zones générant la circulation océanique.
Cette zone marginale étant très active lors de l'été austral, l'étude comprend l'observation et le recensement des mammifères marins, des oiseaux, poissons et planctons.
Par la même occasion, mettre à jour les données hydrographiques notamment la bathymétrie des zones non explorées, installer des référentiels géophysiques terrestres ou encore recenser les colonies de manchots les plus reculées en bordure côtière.
L'opportunité est unique de convertir ce brise-glace en une plateforme de recherche scientifique polaire autour de l'Antarctique.
Quelques modifications sont nécessaires pour adapter pleinement le navire à la science et améliorer les conditions de vie à bord.
L'Astrolabe reste un navire fiable, la robustesse de sa coque lui a permis d'assurer 5 rotations par saison durant toutes ces années dans les conditions de glace et de mer parfois très difficiles. L'état du navire permet d'envisager sereinement une autre décennie d'opérations.

Cdt Stanislas Zamora
membre de l'AFCAN


(1) IPEV : Institut Paul-Emile Victor est l'Institut polaire français, c'est-à-dire une agence de moyens (humains, logistiques, techniques et financiers) et de compétences au service de la recherche scientifique dans les régions polaires ainsi que le cadre juridique nécessaires au développement de la recherche scientifique nationale dans les régions polaires et subpolaires.
(2) TAAF : les Terres Australes et Antarctiques Françaises sont une collectivité d'Outre-mer créée en 1955, placées sous l'autorité d'un préfet qui est à la fois représentant de l'État et responsable de la collectivité.



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