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Malgré les risques, l'Europe néglige la mise en place
d'un système de sauvegarde de la navigation par satellite
Traduction libre par le Cdt Ardillon

De nombreuses personnes pointent le risque, toujours croissant, de catastrophes maritimes, et néanmoins, une initiative menée par les Britanniques afin de mettre en service un système de sauvegarde de la navigation par satellite est abandonnée car ils n'ont pas réussi à rallier à leur cause les autres pays européens.

Les navires ont de plus en plus recours aux signaux satellite pour déterminer leur position et être à l'heure exacte. Les cartes sont de moins en moins utilisées, ce, principalement à cause d'une perte de savoir-faire des marins. Les experts reconnaissent que le GPS est très vulnérable, perte de signal pour cause de météo, autres signaux radio et pannes de satellites, ainsi que brouillage délibéré du signal tel que la Corée du Sud l'a expérimenté à ses dépens à cause de la Corée du Nord ces dernières années.

Les General Lighthouse Authorities (GLA – UK et Irlande) ont mis au point un prototype de sauvegarde basée sur un signal radio appelé eLoran, qui fournirait une méthode alternative de positionnement ainsi que des signaux de synchronisation pour la navigation. Mais ils se sont heurté à la difficulté de vendre ce système à d'autres pays européens, qui recherchent un tel système alternatif de signaux radio.
 

Le Danemark, la Norvège, l'Allemagne et la France ont fermé leurs émetteurs Loran. George Shaw (GLA) parle du coût en jeu pour l'Europe pour faire avancer ce projet, ce qui a conduit le GLA à commencer le démantèlement des stations en Grande-Bretagne. Selon Shaw, toujours : « En Europe, la navigation devient de moins en moins sûre. Nous voyons venir des navires toujours plus grands et la compétition en mer est intense. Pouvoir naviguer avec plus de précision dans les ports et autour des obstacles en mer devient de plus en plus important et nous ne pouvons pas compter sur le seul GNSS pour le faire », dit-il.

La France et d'autres pays prévoyaient une maintenance et une amélioration des anciennes stations de transmissions radio Loran-C, qui datent de plusieurs décennies, pour évoluer vers l'eLoran. Des sources des gouvernements français et allemand ont déclaré qu'il n'y avait pas besoin de l'eLoran, grâce au système de navigation par satellite européen Galileo. Un fonctionnaire allemand dit que Galileo offre un signal crypté de navigation et donc une « protection maximale » contre toute manipulation. Un fonctionnaire du Danemark a déclaré que son pays préférait aussi se retirer de l'eLoran.

Le ministère norvégien des Transports et de la communication assure que l'eLoran est « dépassé et ne pouvait avoir que très peu d'utilisateurs », ajoutant que les phares, balises radars, et autres aides à la navigation fournissaient suffisamment de moyens de sécurité pour la navigation côtière. « Au large, le risque de collision ou de s'échouer est considérablement moindre. Dans ces eaux, il est de l'avis de l'administration côtière norvégienne que le radar d'un navire constitue une sauvegarde suffisante ».

En revanche selon Shaw, la Corée du Sud et la Russie, qui avaient reçu l'assistance de GLA, demandent avec insistance l'eLoran. Les États-Unis travailleraient aussi sur une version de l'eLoran. Fin janvier, l'US Air Force a reconnu qu'il y avait des interruptions de synchronisation GPS après qu'un satellite ait été retiré du service, ce qui pouvait avoir causé des problèmes de synchronisation pendant plusieurs heures pour les utilisateurs. Le GLA avait précédemment enregistré nombre d'incidents, plusieurs heures de perturbations du signal à bord des navires au large de la côte de la Grande-Bretagne. Martyn Thomas, président du groupe de travail de la Royal Academy of Engineering sur le GNSS, déclare qu'il est facile d'acheter des simulateurs GPS qui peuvent « rendre fou un équipement GPS recevant de mauvaises informations, telle que l'usurpation d'identité. Les systèmes de navigation par satellite comme Galileo et d'autres sont extrêmement vulnérables, d'abord aux parasites et de plus en plus aux cyberattaques, ce qui soulève des questions de sécurité ».

Source: Reuters (Additional reporting by Terje Solsvik in Oslo, Cyril Altmeyer in Paris, Tina Bellon in Berlin and Alexander Tange in Copenhagenj Editing by Jan Harvey) International Shipping News 10/02/2016

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