Donc pour tous les navires battant pavillon français, sauf :
- les bateaux de plaisance qui n'ont pas de gens de mer embarqués ;
- les navires ayant fait l'objet d'opérations de maintenance ou de réparations dans les chantiers navals suivants : en métropole, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon après le 1er janvier 1997 ; en Nouvelle-Calédonie après le 1er mars 2007 ; en Polynésie française après le 1er janvier 2009 ; dans un autre pays de l'UE après le 1er janvier 2005 ;
- les bâtiments de la Marine Nationale (mais ils devraient intégrer le groupe, un jour…)
Attention au certificat «Asbestos free» que le navire peut posséder pour certains de ses éléments : il représente en fait un maximum de 0,1% d'amiante en poids de l'élément en question. A bord on peut trouver de l'amiante dans les portes coupe-feu, les plafonds, sols et murs, quasiment partout dans la machine : moteurs, chaudières, matériel électrique, tuyautages par les joints et les vannes, climatisation, dispositif à gaz inerte, incinérateur, etc.
Le décret oblige le navire à posséder un DTA (Dossier Technique Amiante) qui couvre tout le navire. De la même manière, le décret oblige à un repérage après travaux sur la zone ayant fait l'objet de travaux hors UE et ceci dans les 2 mois après l'intervention. A noter qu'un autre décret 2017-889 du code du travail oblige à un repérage avant travaux sur la zone allant faire l'objet des travaux.
Un organisme accrédité (COFRAC) va donc faire des prélèvements d'échantillons de matériaux, suivi, si la présence d'amiante est détectée, d'un rapport de repérage. Ce rapport entraînera soit des mesures d'empoussièrement, soit une surveillance périodique, soit des travaux appropriés.
Si le taux d'empoussièrement est inférieur ou égal à la norme de l'article R.1334-28 du code de la santé publique (5 fibres par litre), il y aura des contrôles périodiques à effectuer, et s'il est supérieur, il faudra prévoir des travaux dans un délai maximum de 12 mois.
Le processus se fait en 6 phases :
- Inspection en exploitation, en navigation ou en escale, ce qui nécessite une connaissance de l'architecture et des installations techniques du bord – repérage et prélèvements ;
- Logistique de l'échantillon : acheminement des matériaux vers le laboratoire d'analyse ;
- Enregistrement et préparation de l'échantillon (préparation des matériaux sous Sorbonne) ;
- Analyse amiante en Microscopie Optique à Lumière Polarisée (MOLP). Si présence d'amiante : rendu d'un résultat positif. Si absence d'amiante : analyse en Microscopie Electronique à Transmission (META), avec une résolution de l'ordre du nanomètre ;
- Restitution des résultats (livraison du DTA) ;
- Planification chantier, traitement amiante et chantier, surveillance travaux et inspection après travaux.
Le rapport de repérage et le DTA contiennent : nature des matériaux, localisation, résultat des contrôles périodiques, des mesures d'empoussièrement, des travaux effectués.
Les conclusions du rapport de repérage ainsi que la liste des actions sont transmises à la médecine des gens de mer, au CHSCT, aux délégués du personnel et aux délégués du bord.
Le rapport de repérage et la liste des actions sont mis à la disposition de l'inspection du travail (IT) et du Centre de sécurité des navires (CSN).
Le DTA à jour est transmis au capitaine qui doit le mettre à disposition de l'équipage ainsi que CSN et IT en cas de visite/inspection.