Retour au menu
Retour au menu
Code ISPS :
LA SURETE des BACS ou NAVETTES PORTUAIRES


 
 
  1. AUX ÉTATS-UNIS TOUT D'ABORD
  2. (traduction libre d'extraits d'un article du mensuel « Marine News » juillet 2005).

           « Dans toutes les grandes villes maritimes des États-Unis - New York, Boston, Chicago, Seattle - les bacs ou ferries sont un élément critique du système de transport assurant la navette quotidienne de milliers de travailleurs d'une rive à l'autre.

           Les bacs aux US transportent plus de 180 millions de passagers et leurs véhicules par an. Les bacs de la région de Seattle - Tacoma / grandes villes entourées d'eau, assurent à eux seuls le transport de plus de 25 millions de passagers annuellement. En tout dans le pays, il y a plus de 60 bacs qui transportent plus de 500 passagers par voyage.
    Assurer les mouvements en toute sécurité / sûreté et dans les temps de ces bacs est essentiel à l'économie locale et présente un défi critique pour les agences fédérales, de l'état et locales de sûreté du transport maritime.
           En février 2004 aux Philippines, les terroristes ont fait exploser juste huit livres de TNT cachées à l'intérieur d'une télévision à bord d'un ferry transportant 1.000 passagers : plus d'une centaines des personnes ont été tuées.
           En octobre 2004, le procureur de SEATTLE John McKay a confirmé que le FBI avait découvert que le service des bacs de l'État de Washington avait été la cible d'une possible reconnaissance de la part de terroristes. Comme cité dans le SEATTLE TIMES, des rapports multiples parlent d'individus suspects prenant des photos, des notes écrites et tentant d'accéder à des ZAR (Zones d'Accès Restreint) à bord et dans les terminaux.
           La menace terroriste pour les ferries ou les bacs est réelle.
    Qu'est ce qui fait que le service des bacs soit une cible aussi attractive pour des terroristes ? Le service a des vulnérabilités naturelles et offre des conséquences significatives. Le volume de passagers et les véhicules qui s'engouffrent sur les bacs qui doivent eux-mêmes opérer avec des horaires très serrés pour satisfaire les besoins de leurs clients créent des vulnérabilités évidentes qui peuvent être exploitées. Le grand nombre de victimes potentielles à bord et l'occasion pour des dommages économiques collatéraux sont les types de conséquences que les terroristes cherchent ordinairement. Il est certain que si ces bacs demeurent aussi attrayants pour eux, les terroristes attaqueront un jour ou l'autre.
           Réduire l'attraction des bacs pour les terroristes est une tâche que les opérateurs partagent avec les agences de sûreté locales et nationales. Le point clé est de réduire la vulnérabilité de ce transport. Il y a deux méthodes évidentes que les terroristes pourraient employer pour attaquer un bac : introduire un engin explosif à bord ou amener une embarcation chargée d'explosifs le long du bord.
           Parer ces attaques est un challenge pour les forces de sûreté.
           Empêcher l'embarquement d'explosif à bord d'un bac/navette n'est pas analogue à la sûreté d'un aéroport. Le Dr. Stephen Flynn, qui est le collègue de J. Kirkpatrick dans le CFR (Council on Foreign Relations) a déclaré au cours d'un récent interview, "nous ne voulons pas ou n'avons pas besoin d'un autre TSA (Transport Security Act), nous ne pouvons pas contrôler chaque passager sur le "Staten Island Ferry" par exemple. Pensez au bac un instant, plus de 500 passagers, des voitures, des vans et des camions embarqués sur le bac en quelques minutes pour traverser le port de New York. L'utilisation des méthodes et technologies aéroportuaires de screening pour chaque passager et de fouille pour chaque véhicule amènerait à bloquer ces liaisons vitales.
           La réponse semble être ici une meilleure technologie pour examiner rapidement mais uniquement pour les explosifs, les personnes et les véhicules transportés.

           Protéger les bacs d'une attaque par des embarcations chargées d'explosifs, tout en assurant la prévention de l'embarquement d'explosifs à bord des bacs est une tâche qui demande de grands moyens. Avec près de cent traversées de bacs par jour dans les grandes villes maritimes, il n'est pas faisable d'envisager des navires d'escorte armés pour chaque passage. Par estimation, les USCG, dont une partie des 40.000 membres fournissent la majorité des navires armés pour les opérations portuaires de sûreté, auraient besoin de doubler de taille s'ils devaient escorter chaque navire sensible transitant dans nos ports et voies d'eau. Comme disait le Dr. Flynn "nous sommes actuellement dans une situation où nous déshabillons Pierre pour habiller Paul concernant la sûreté des ports et particulièrement celle des ferries. Il n' y a tout simplement pas assez de fonds disponibles"

           En dépit des succès dans nos efforts pour arrêter les terroristes dans le monde entier, des mesures de sûreté doivent être prises pour empêcher une attaque sur notre sol par les terroristes qui réussissent à passer à travers des mailles ».

    Le Marine Transportation Security Act de 2002 (MTSA) a fourni une base importante pour assurer la sûreté maritime domestique. Grâce au MTSA, les opérateurs ont été obligés d'évaluer la vulnérabilité de leurs opérations et développer des plans de sûreté pour diminuer ces vulnérabilités. Ces plans de sécurité doivent être approuvés par les USCG qui ont également édité des conseils pour la sûreté du transport par bacs aux divers niveaux de sûreté qui évoluent quand la menace augmente.
Les plans de sûreté approuvés, les USCG ont visité les terminaux et les navires pour vérifier que les mesures approuvées étaient correctement mises en application.
Le MTSA a également exigé la création des comités de sûreté maritime de secteur dans lesquels chaque Commandant de Port (COTP) de la zone (USCG) agit en tant que coordonnateur fédéral de sûreté. Le comité est composé de fonctionnaires mais aussi de représentants des intérêts privés du port.
           Dans tous les cas, la création de ces comités a été certainement l'élément le plus important du MTSA.
           Ces comités rassemblent des représentants de l'état fédéral, des agences de l'État ou locales de sûreté comme du secteur privé, pour évaluer les besoins de sûreté dans le port et de planifier ensemble ces exigences dans un plan de sûreté de secteur (Area Maritime Security Plan- AMSP). Ceci exige des participants d'entrer dans un dialogue où leurs vues différentes du système de transport maritime sont partagées pour développer une compréhension des causes et de l'effet conjugué des diverses mesures de sûreté. C'est seulement à partir de cette compréhension que des actions véritablement efficaces et mesurées de sûreté pourront être développées.
           En marge du MTSA, les USCG et l'administration chargée de la sûreté du transport ont formé un groupe de réflexion sur le transport par ferries ou bacs. Appelé NFSST (National Ferry Security Study Team), le groupe est composé de membres des USCG, de la TSA et de l'Homeland Security ; ils examinent toutes les facettes de la sécurité et de la sûreté du transport par ferries ou bacs.
           Selon un communiqué de presse des USCG d'octobre 2004, l'équipe "se concentrera sur les questions de screening des personnes, des véhicules et des bagages en vue de rechercher les engins explosifs. Ils évalueront les technologies de recherche disponibles, modéliseront les conséquences potentielles d'une attaque, examineront les effets socio-économiques des différentes stratégies de screening et chercheront à mesurer l'effet de dissuasion de la recherche random ou aléatoire."
           Pendant que cette équipe continue son étude, les USCG continuent à augmenter leur influence sur la sûreté maritime. Le 17 mai 2005, le Vice Amiral Larry HERETH , Chef de la Sûreté des US Coast Guards, indiquait que "notre effort collectif pour augmenter la présence opérationnelle dans les ports et les zones côtières se concentre non seulement sur le fait d'ajouter plus de personnes, de bateaux et de navires à nos forces, mais de rendre l'emploi de ces ressources plus efficace au travers de l'application de la technologie du partage de l'information et du renseignement."
           Une étape que les USCG ont franchi dans ce partage de l'information a été la distribution de "Best practices" dans le domaine de la sûreté adaptées aux ports du monde entier ».*

           La sûreté des bacs à passagers aux États-Unis est une question clé pour le gouvernement fédéral, celui de l'état et les instances locales aussi bien que pour le secteur privé. Les représentants de ces diverses entités ont travaillé ensemble pour mettre en application des mesures de sûreté prudentes afin de réduire le risque d'attaques de terroristes sur les ferries. Ces représentants continuent à travailler dur pour résoudre le problème qui est de créer une culture de la sûreté qui ramène le risque d'attaque de terroriste à un niveau acceptable en équilibre avec les demandes toujours croissantes du transport maritime. Plus de 180 millions de passagers tous les ans comptent sur eux ».

    * Les auteurs de cet article, Chris DOANE et Joe DIRENZO III, sont des officiers retraités des USCG qui semblent "offrir" leurs services à certains ports du "reste du monde". Leurs tarifs sont à ce qu'il parait prohibitifs et les résultats très moyens (avis personnel du traducteur qui a eu l'occasion de voir ces résultats à plusieurs reprises !).

  1. LA SURETE des BACS OU VEDETTES PORTUAIRES EN FRANCE


  2.        Les bacs qui sont la préoccupation des USCG aux USA ressemblent plus à des ferries que les modestes bacs de nos fleuves.
    Nos bacs font des traversées très courtes mais transportent aussi des millions de passagers tous les ans.



    Plus petits que leurs cousins d'Amérique ils peuvent transporter entre 100 et 300 passagers avec leurs véhicules (entre 30 et 60 voitures).
    Les bacs français sont donc sur la SEINE en aval de ROUEN, sur la LOIRE en aval de NANTES, sur la GARONNE en aval de BORDEAUX, sur le RHONE en aval de NIMES et sur le RHIN.

On en trouve encore à MAYOTTE pour joindre les deux îles…et j'en oublie certainement.

Pour ce qui est des navettes pratiquant une navigation nationale, il y a les navires ou vedettes qui desservent nos îles de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée et enfin les nombreuses vedettes promenade avec restauration ou non, y compris les bateaux-mouche.
    Pour ce qui est de la sûreté, certains opérateurs ont déjà réagi et se préoccupent de savoir s'ils sont ou seront visés par le règlement Européen 725/2004 qui applique le code ISPS à la navigation nationale.



           Stricto sensu, les bacs ne sont pas concernés par l'application du code ISPS au 1er juillet 2005 (navires à passagers de catégorie A) mais pourraient être concernés pour une application au 1er juillet 2007.
           En effet, chaque état membre doit décider sur la base d'une évaluation obligatoire du risque de sûreté, dans quelles mesures ils appliquent les dispositions du règlement 725 aux autres catégories de navires.

           Une analyse rapide ne peut que nous montrer que le risque de sûreté augmente avec le nombre de passagers et leur concentration possible. Si les gares, trains et métros sont des zones attirantes pour les terroristes de notre temps, un joli petit catamaran en aluminium ou un gros bac à bloc de passagers captifs, de cyclistes ou motorisés se rendant à leur boulot ou tout simplement de touristes caméras en bandoulière devraient certainement les attirer … si rien n'est fait pour les en dissuader.

           Sans préjuger des résultats de nos évaluateurs nationaux, il est sûr qu'après les attentats de LONDRES, des mesures seront prises concernant tout transport important de personnes par mer et cela peut-être avant le 1er juillet 2007. Pour les spécialistes cela ne fait pas le moindre doute et de plus la mise à niveau sera relativement facile… ne vient-on pas de le faire à l'international ?

           Par contre, évaluations et plans de sûreté s'appliqueront évidemment aussi aux installations qui assurent des services à ces navires : terminaux de rives, petits embarcadères sur les îles et sur le continent etc…et là par contre ce sera nettement moins facile !

       En conclusion, à peine les installations portuaires pratiquant à l'international prêtes, c'est à présent le tour des ports eux-mêmes et enfin rapidement toutes les unités transportant du passager (ou autre matière dangereuse) …. Il y a donc du pain sur la planche !

Cdt APPERRY - Août 2005



Retour au menu
Retour au menu