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Travaux à chaud :
des risques qui ne sont pas toujours évidents.

 
Traduction libre par le Cdt J.P. DALBY du MAIB Safety Digest 7/20093



Les faits :

       Un navire était au port en attente d'ordres, on en profita pour effectuer une réparation par soudure à l'arc d'un bâti d'alternateur dans la machine.

         Les responsables procédèrent aux vérifications requises par le SMS (Safety Management System) et à l'évaluation des risques associés. La cale était propre et exempte d'huile, et une ronde méticuleuse fut faite pour s'assurer qu'il n'y avait pas de matériaux inflammables dans la zone de travail. Le chantier chargé de la soudure était bien connu de l'équipage du navire et avait la réputation d'être particulièrement attentif à la sécurité, il n'y avait donc pas de soucis à se faire. Le soudeur était accompagné par son pompier de sécurité portant l'équipement de protection personnelle adapté et avait des extincteurs. Le travail à effectuer fut défini et après vérification des précautions de sécurité le Permis de Travail à Chaud fut délivré et le travail commença.

       Peu de temps après, des nuages abondants de fumée sortirent de dessous les plaques de parquet. Le Second mécanicien qui était dans la machine à cet instant, déclencha l'alarme et le Second capitaine appela les pompiers de terre. Entretemps la machine était évacuée et on a vérifié qu'il ne manquait personne.

       Après le rapport de l'incident fait par le Second mécanicien, en l'absence de flammes, le Chef mécanicien considéra que l'on pouvait entrer sans danger dans la machine avec l'équipe portant des masques respiratoires. Ils ne trouvèrent pas trace de feu, mais notèrent que l'isolation d'un câble électrique proche de la zone de soudure sous les plaques de parquet brûlait sans flamme. La zone fut aspergée d'eau et la combustion lente fut éteinte.

       Après dégagement complet de la fumée, on répara l'isolation du câble, la continuité et l'isolement furent vérifiés et trouvés corrects.

Les leçons :

         Les responsables du bord on effectué toutes vérifications avant soudure comme spécifié dans les documents du bord, ils se sont contentés de délivrer le Permis de Travail. Cependant, même si la cale avait été soigneusement vérifiée, le risque de voir des projections de laitier brûlant tomber vers la cale et se loger contre le câble électrique n'avait pas été envisagé.

       Le bord connaissait bien le chantier et a trop fait confiance en son attitude de sécurité bien connue. Cependant la simple précaution consistant à utiliser une couverture de soudure aurait suffi à éviter cet accident.

       Le travail d'un pompier d'assistance peut être ennuyeux, il est donc vital que ceux qui sont impliqués dans les procédures de travaux à chaud restent vigilants. Leurs premières actions sont cruciales dans la prévention de l'extension du feu.

       Bien que les procédures de travaux à chaud soient généralement bien connues, il est opportun de rappeler les points suivants :
  1. Rechercher les risques d'incendie les moins évidents, c'est-à-dire isolation des câbles électriques, transmission de chaleur de l'autre côté de la cloison/du pont et les risques de dégagement de gaz de bouteilles à proximité.
  2. Utiliser des couvertures de soudure pour éviter les projections ou chutes de laitier ou étincelles tombant sous les plaques de parquet ou dans des endroits pouvant provoquer des combustions lentes "invisibles" qui peuvent favoriser le développement d'un incendie.
  3. S'assurer que le pompier d'assistance est équipé correctement, reste vigilant et connaisse bien les premières choses à faire en cas d'incendie.
  4. Lors des révisions du SMS, soyez exigeants pour l'évaluation des risques et des consignes pour les travaux à chaud.
  5. Après la fin de travaux à chaud, effectuer des rondes de sécurité dans les zones adjacentes pendant les 2 heures qui suivent pour s'assurer que la chaleur résiduelle n'a pas provoqué de combustion lente ou de feu.
Des indications sur les procédures pour travaux à chaud et les précautions à prendre se trouvent dans le chapitre 23 du Code of Safe Working Practices for Merchant Seamen, disponible sur le site MCA www.mcga.gov.uk.


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