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Avant d'appareiller, juste après minuit, le capitaine d'un porte-conteneur Panamax avait reçu un bulletin météo. Les vents force 5 à 6 étaient prévus augmenter, mais cela ne l'a pas inquiété.
Après avoir débarqué le pilote, le commandant donna l'ordre au bosco de saisir les ancres. Les saisines furent mises en place, et la goupille conique du croc à échappement de la saisine montée à la main. Les stoppeurs à guillotine furent baissés et le frein de guindeau considéré comme serré à fond. Après que le bosco ait informé la passerelle que les ancres étaient saisies, le commandant augmenta l'allure. Il n'y eut pas de ronde de mauvais temps.
Durant la nuit, le temps se détériora, et la vitesse du navire dut être réduite. Vers 08H00, le second capitaine interdit l'accès au pont principal en raison des conditions météo, ce qui fit qu'aucune ronde de mauvais temps ne fut faite. Toutefois, il prévint la machine et le service restaurant de vérifier et prendre les dispositions de mauvais temps dans leurs services respectifs. Une succession rapide d'évènements allait survenir. Vers 12H00, le vent avait encore augmenté pour atteindre force 8 à 9, mer forte. A 12H15, alarme au PC machine. Une odeur de brûlé se répandait autour des tableaux électriques, plusieurs masses furent détectées ainsi qu'une alarme température haute du moteur du propulseur d'étrave, bien que celui-ci soit arrêté. Les symptômes n'étaient pas très clairs. Quelques instants plus tard apparaissait une alarme incendie au local propulseur. Le commandant changea de route pour permettre d'accéder au pont en toute sécurité. En pénétrant dans le local du propulseur d'étrave, la raison de l'ambiguïté des alarmes apparut aussitôt. Dans la tôle de bordé bâbord du local, plusieurs trous furent découverts, par lesquels l'eau se déversait dans le local. L'équipage boucha les trous avec des coins et du néoprène et cela endigua l'entrée d'eau. On constata que le saisissage de l'ancre bâbord avait largué et que l'ancre était descendue jusqu'au niveau de l'eau, malgré le frein du guindeau. Sous l'effet du tangage, l'ancre avait frappé contre le bordé, provoquant de nombreux enfoncements, des trous, et l'envahissement des compartiments adjacents. Après avoir repris la saisie de l'ancre, la traversée put reprendre jusqu'au port suivant, où les réparations organisées par l'armement seraient effectuées. Malgré les efforts de l'équipage pour limiter les dégâts et l'utilisation permanente de la pompe de cale, le niveau de l'eau dans le local propulseur finit par atteindre le niveau de la mer en raison de trous non découverts dans le bouchain. Le temps s'améliora ensuite au cours de la traversée, et le navire arriva au port trois jours plus tard pour réparations et opérations commerciales. En arrivant au poste d'attente, l'inspection montra qu'il fallait mettre en place 23 doublantes. Les autorités portuaires autorisèrent le travail à chaud à condition que le chantier applique les Règles et conditions de Sécurité du Navire (SMS – Safety Management System). Les instructions étaient en langue étrangère et non comprises par l'équipage, et ils ne cherchèrent pas à s'informer. |
Pendant ce temps là, le soudeur dans le local propulseur essaya de rallumer son chalumeau et constata que la pression d'acétylène était trop faible. Lui et son aide se rendirent vers le stockage des bouteilles d'acétylène, mais furent arrêtés par un feu violent provenant de l'aussière polypropylène bâbord et des bouteilles d'acétylène. Ils essayèrent de fermer les vannes des bouteilles d'acétylène, mais le feu était trop violent. Il faut reconnaître qu'ils mirent en place une lance à incendie, mais du fait que le navire n'avait pas de collecteur incendie sous pression leurs efforts furent inutiles. L'alarme fut donnée lorsque le pompier de service revint sur place. L'équipage se rendit aussitôt aux postes d'incendie, et peu après, deux bouteilles d'acétylène et une d'oxygène explosèrent. Deux équipes d'incendie attaquèrent les feux en s'abritant derrière le brise lame. Ils éteignirent le feu dans l'aussière et mettaient en place un refroidissement des bouteilles de gaz lorsque les pompiers de terre arrivèrent. Un des ouvriers du peak avant réussit à s'échapper vers le gaillard, et quatre autres s'échappèrent sur un remorqueur du port par les trous qu'ils avaient découpés dans la tôle de bordé du peak avant. Vers 04H00 le feu avait diminué, et à 05H46, il était totalement éteint. |