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Réunion de la Commission du bien-être des gens de mer du port du Havre
 



La Commission est ouverte par Mr Clément JACQUEMIN, nouveau directeur départemental adjoint des Territoires et de la mer, délégué à la mer et au littoral - DDTM76.
  1. Compte-rendu des associations
  2. Mission allemande :
    Le pasteur LUDWIG a été remplacé par madame BOYD (pasteur elle-aussi). Arrivée fin mars, elle n'a pas encore le badge lui permettant d'accéder aux terminaux, et travaille actuellement avec le père PASQUIER (mission de la mer).

    Mission de la mer :
    Du fait de la crise sanitaire, la plupart du temps, l'accueil se fait en haut de la coupée par le matelot, voire l'officier de quart. Et uniquement en haut de la coupée sans pouvoir aller vers les emménagements du navire.

    Pour les deux missions, l'essentiel est de pouvoir être admis à bord des navires, de rencontrer les marins, les écouter, rendre service, et éventuellement les aider dans leur foi, mais cela n'est plus possible actuellement.
    De plus, le père PASQUIER étant personne à risque, il visite les navires uniquement à la demande, depuis le mois de mars.
  3. Problèmes liés à la crise sanitaire
  4. Les relèves :
    La crise entraîne des mesures sanitaires aux frontières et un trafic aérien au ralenti, d'où un problème de relèves des équipages. À ce jour, 800 000 marins sont concernés sur 1,65 million, dont la moitié retenue à bord de 60 000 navires au-delà de la durée normale de leur contrat et l'autre moitié à terre qui ne peuvent pas embarquer.
    Les conséquences sont fatigues physique et mentale des équipages, fiabilité menacée, risques d'accident, surcoûts (primes pour les marins bloqués à bord au détriment des marins bloqués à terre), déroutement des navires, affrètement d'avions charters, frais médicaux, frais d'hébergement prolongé (attente des vols et quarantaine…)
    Les solutions existent. Désigner les marins comme des « travailleurs essentiels » au même titre que les travailleurs de la santé, afin qu'ils puissent bénéficier de dérogations aux restrictions de voyage et aux mesures de quarantaine imposées par les gouvernements, désigner des aéroports et des ports en tant que hubs ou pourraient s'effectuer de façon sécurisée les relèves (proposition ITF/ICS validée par l'ONU).
    Quelques pays facilitateurs : Finlande, Danemark, Royaume-Uni, France, Canada, Kenya, Singapour, Australie, Panama, Hong Kong, Chine. Par exemple, pour assister les armateurs français, mais aussi étrangers dans les ports français, la France a utilisé la cellule de crise du guichet unique RIF (cellule de coordination entre le ministère des Affaires étrangères, les compagnies aériennes, la police des frontières).
    Mais madame ARCHAMBAUD (ITF) indique que les pires difficultés rencontrées par les marins le sont dans leur propre pays. En particulier pour deux pays pourvoyeurs de marins au pavillon RIF (les Philippins et les Malgaches). Même si cela existe également dans d'autres pays. Le problème est plus pénalisant pour ceux qui veulent embarquer que pour ceux qui rentrent chez eux. Elle cite le cas d'un marin Philippin sur navire français qui refusait de débarquer pour cause d'insécurité après son atterrissage à Manille pour rejoindre son domicile.
    Actuellement (fin septembre), la situation s'est bien améliorée en matière de rapatriement. Même si la réouverture d'Orly a contraint à la délivrance de visas Schengen pour rallier Orly à Roissy, donc avec des délais d'acceptabilité des résultats de test PCR qui ont rajouté du temps.
    Quant aux Malgaches sous pavillon RIF, ils se sont vus « offrir des vacances forcées » dans des hôtels du Sud de la France, faute de solution pour les rapatrier.
    Le commandant de port du Havre indique que des procédures ont été mises en place localement pour faciliter le débarquement lorsqu'il existait des vols à Roissy. Il souligne la très bonne communication entre préfecture/ARS/DIRM/PAF et les compagnies. Lorsqu'un vol était confirmé pour un marin, la PAF accordait rapidement le visa Schengen. Lorsque Roissy a été fermé, des visas Schengen pouvaient être établis pour Schiphol où certains vols avaient été maintenus. Au Havre comme ailleurs, la difficulté résidait dans la validation du corridor sanitaire et de la validité des tests PCR. Au Havre, aucun marin n'est resté sur le carreau, des Chinois et des Russes ont pu transiter.
    M. JACQUEMIN confirme que les services de l'Etat se sont engagés à faciliter les relèves et à garantir le corridor sanitaire, volonté affichée du gouvernement et mise en œuvre par la DAM afin que la France maintienne les relèves d'équipage.

    Les sorties à terre :
    Même s'il n'existe pas de restrictions formulées par l'autorité portuaire, l'interdiction de descendre à terre durant l'escale est malheureusement fréquemment constatée. Mesure de précaution, certes, mais contraire à l'article 2-4 de la MLC 2006.

    Les visites des navires :
    Mme ARCHAMBAUD (ITF) indique que pendant le confinement les inspecteurs ITF ont cessé toute visite hors cas d'urgence, tout comme les inspecteurs CSN. Depuis septembre, il y a reprise en douceur des visites de routine, visites décidées suivant certains critères propres à ITF.
    Si un problème est rapporté par le Seamen's Club ou par les Missions, une enquête est déclenchée dans le port ou le suivant.
    Même si les visites s'arrêtent à la coupée, des informations peuvent malgré tout être collectées, notamment sur le temps d'embarquement des marins. Le corridor sanitaire (quatorzaine, test) est un obstacle aux visites. S'il est rompu, le marin (confiné depuis de longs mois sur le navire) n'est plus éligible au rapatriement.
  5. AHAM (Association Havraise des Amis des Marins)
  6. En 2019, la fréquentation du foyer était en hausse (+ 389 navires) d'où l'espoir d'arriver aux 10 000 marins, mais les évènements à partir de novembre l'ont stoppée (escales annulées, blocage du port, manifestations gilets jaunes). Et la fréquentation est restée au niveau de 2018
    (9 354 marins).
    Depuis le début de l'année, il y a alors eu plus de visites à bord pour communiquer sur le Seamen's club, visites qui ne génèrent pas forcément plus de fréquentation, mais très appréciées des marins surtout en post-confinement pour ceux auxquels la sortie à terre était refusée.
    Donc une augmentation de l'activité, mais aussi une baisse de fréquentation du fait de la crise sanitaire jusqu'à la fermeture du Seamen's club pendant le confinement.
    Le président de l'AHAM, monsieur SAGOT, rappelle que le Seamen's club est situé au sous-sol de l'hôtel des gens de mer et partage les sanitaires avec le restaurant de l'hôtel. Ceux-ci ont été réservés aux clients et occupants de l'hôtel pour limiter les risques sanitaires de contamination. Pour assurer la protection de ses salariés, le Seamen's club s'est alors délocalisé, grâce au GPMH, dans la maison éclusière du sas Quinette de Rochemont pour 3 mois). Ce local a servi uniquement de base logistique pour reprendre du service auprès des marins (ni accueil, ni transport). Après le confinement, le Seamen's club a réintégré le sous-sol de l'hôtel des gens de mer, avec un redémarrage difficile à cause des mesures sanitaires en vigueur (pas d'accueil extérieur), d'où une activité réduite (10 marins dans la journée, venant de petits vraquiers ou chimiquiers).
    Le Seamen's club fournit des masques, le transport est limité à 6 et pour un seul et unique navire. Une communication aux équipages est nécessaire via les agents maritimes et le site internet du Seamen's club sur les mesures mises en place pour la prise en charge des marins désirant sortir à terre.
    Actuellement une réflexion est en cours pour essayer de trouver des solutions en matière d'accueil des marins au port du cap d'Antifer, hors périmètre d'action immédiate du foyer.
  7. Avenir du local de l'hôtel des gens de mer au-delà de 2024 ?
  8. En février, l'ENIM a informé la DDTM76 qu'il souhaitait mettre fin à la convention d'utilisation portant sur l'immeuble qui abrite l'hôtel des gens de mer du Havre, liant l'administration chargée des domaines (DRFIP76) à l'ENIM depuis le 1er janvier 2016, ceci au terme de cette convention (31 décembre 2024), n'ayant plus vocation à gérer les hôtels de gens de mer, et qu'il cherche à faire libérer les locaux en vue de leur mise en vente.
    Cependant, l'ENIM souhaite que soient engagées avec les acteurs locaux des réflexions afin de proposer au Seamen's Club un nouveau local pour poursuivre et garantir la continuité de l'accueil des marins. Plusieurs pistes sont à l'étude avec le GPMH, à voir aussi avec la ville du Havre, pour un local d'environ 200 m2 entre la ville et l'entrée du port.
Cdt H. Ardillon
Vice-président de l'AFCAN
Président du CESMA


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