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Lutte contre l'incendie en conteneur, un début de solution ?

On sait que les débuts d'incendie dans un conteneur sont difficiles à maîtriser, pour ne pas dire impossible, du fait que le foyer de l'incendie est quasiment inaccessible dans un conteneur situé vers les hauts d'une pontée par exemple. Il n'est alors pas ouvrable. La seule possibilité reste d'effectuer un arrosage extérieur, plus ou moins réalisable selon la hauteur, ceci afin d'essayer d'enrayer une propagation quasi inévitable comme le montrent des évènements antérieurs ayant entrainé soit de graves avaries avec de très longues immobilisations du navire, soit la perte même du navire.

Ces accidents ont souvent pour origine des marchandises dangereuses mal conditionnées ou mal déclarées (ou pas du tout) et sont un danger majeur pour les porte-conteneurs et leur équipage. Un cas d'extinction réussie est celui du Charlotte Maersk (8 000 evp) dans le détroit de Malacca, en 2010, où l'opération a duré deux semaines et où malgré le peu de communication sur le déroulement des opérations, on sait que le contrôle de l'incendie a nécessité plusieurs jours, puis que l'extinction de près de 150 conteneurs, un par un, a pris beaucoup de temps, succès grâce à l'action de l'équipage avec de l'aide extérieure. Il y a eu des avaries au navire (panneaux). On ne déplore pas de blessé (grâce également à la localisation du feu à une centaine de mètres des aménagements).

Aussi, un procédé innovant peut sembler intéressant : le système Hydropen de Rosenby Engineering. Il s'agit d'un dispositif assez léger, (9 kilos) avec un support télescopique permettant de le hisser à la hauteur d'un conteneur où l'on a détecté un début d'incendie, avec une manche branchée dessus. Le dispositif est prévu être accroché sur une des barres verticales et plaqué contre la paroi d'une porte, les membres d'équipage pouvant ainsi rester assez éloignés du conteneur. La mise en pression entraîne d'abord une turbine qui perce un trou dans la cloison (des cloisons standards en acier ont été percées avec succès), puis envoie de l'eau à l'intérieur du conteneur. On peut éventuellement, après le perçage, utiliser un autre produit si cela est possible.

Le problème est, sans doute, l'augmentation rapide du poids du conteneur en question, le contrôle de l'effet au cours du « noyage » ne pouvant se faire. C'est toujours la question assez préoccupante d'un poids important dans une pile, quand on sait que la plupart des désarrimages ou chutes de conteneurs sont dus à des affaissements de conteneurs inférieurs.

Cdt Ph. Sussac
Membre de l'AFCAN


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