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Rupture des cordages de l'échelle de pilote :
le pilote tombe à la mer
 
Traduction libre de MARS 201048 (Mariners' Alerting and Reporting Scheme) par le Cdt J.P. Dalby



       Après avoir sorti un vraquier, le pilote débarque par une échelle de pilote de type SOLAS qui avait été mise à bord environ 30 mois auparavant et paraissait en bon état. Le commandant indique que c'était l'échelle la plus récente à bord. Un peu plus tôt le lieutenant avait confirmé la mise à poste correcte de l'échelle et était resté sur place pour suivre la débarque du pilote.

       Dès que le pilote eut descendu quelques marches, les filins du côté droit se rompirent sans signes précurseurs et un instant après, ce sont les filins du côté gauche qui se rompirent à leur tour. Le pilote et la partie inférieure de l'échelle tombèrent à l'eau entre le navire, qui marchait à environ cinq nœuds, et la pilotine. Le commandant stoppa aussitôt la machine. Heureusement, bien qu'ayant été heurté légèrement par la pilotine et écorché par la coque du navire, le pilote ne subit pas de blessures graves et fut rapidement sorti de l'eau par l'équipage de la pilotine. Le plus gros morceau de l'échelle de pilote fut sorti de l'eau puis examiné par un laboratoire à terre.

       Au cours des investigations, il fut établi que l'échelle avait été fabriquée en 2004 selon les indications du certificat d'approbation SOLAS, et qu'elle avait été livrée au navire dans un port US au début de 2008. L'échelle était entreposée normalement dans le magasin du bosco, posée sur une palette près des pompes hydrauliques, mais elle n'avait pas été souillée ni par de l'huile ni par des produits chimiques.

       Les filins latéraux de l'échelle étaient composés de deux cordages de 23,2mm de diamètre d'une seule longueur traversant les trous percés dans les marches et ligaturés ensemble au dessus et au dessous de chaque marche. Les filins, les queues et les surliures étaient en fibre naturelle à nu. Les marches paraissent neuves, une seule face était marquée. Les filins latéraux en dessous de la rupture montraient de fortes traces de friction sur presque tous les espaces entre marches et les filins latéraux comme les queues ou les surliures pouvaient être aisément décommis à la main. Les essais de rupture des filins latéraux montrèrent que leur résistance était réduite à 160 Kg au lieu des 3.500 Kg habituels pour du filin manille neuf.
 
Les cordages latéraux sont rompus sous la première traverse


Les cordages latéraux peuvent être décommis à la main

       L'examen microscopique montra que le matériau utilisé était du sisal, fibre environ 10 pour cent moins résistante que le manille, et était infesté de micro-organismes qui avaient continuellement affaibli la fibre après la fabrication de l'échelle et durant son stockage, que ce soit à bord ou à terre.

Note de l'Editeur :
       Pour assurer la sécurité, l'équipage pont doit être entraîné à détecter et à signaler les défauts dans les échelles de pilote. De plus, l'officier surveillant les mouvements de pilote doit mettre un harnais de sécurité et tester la résistance de l'échelle en se mettant sur les marches. Dans de nombreux ports, tels que Singapour, le pilote n'embarque qu'après avoir assisté à ce test de vérification par un membre de l'équipage.

Note de l'AFCAN :
La résolution A.889(21) de l'O.M.I. adoptée le 25 novembre 1999 prévoit que les cordages latéraux doivent être en manille ou autre matériau ayant une solidité, une résistance et une rugosité équivalentes qui a subi un traitement de protection contre toute détérioration d'ordre actinique et soit jugé satisfaisant par l'Administration.



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