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L'ONU et les pirates.




M/V FAINA - septembre 2008

       M. Jack Lang, en sa qualité de conseiller spécial pour les questions juridiques liées à la piraterie maritime auprès du secrétaire général de l'ONU, Mr Ban Ki-moon, assistait fin octobre 2010 à Copenhague à un forum réunissant les représentants d'une quarantaine de pays ainsi que des armateurs et des assureurs maritimes afin de faire le point sur la recherche de réponses juridiques à la piraterie maritime,

       Actuellement, 70% des pirates capturés sont relâchés par faute de preuves matérielles suffisantes ou par manque de pays acceptant d'accueillir les suspects arrêtés.

       Car aujourd'hui, que faire des pirates arrêtés ? Où les juger ? Et une fois condamnés, où les emprisonner ? On connaît la position du Kenya qui remet en cause son engagement de 2008 de juger les suspects et d'emprisonner les condamnés. Les Seychelles acceptent de juger les suspects remis par les différentes marines de guerre opérant dans la région et à ce titre, ont fait appel à un procureur britannique pour les aider techniquement dans cette tâche mais à condition que les pirates purgent leur peine ailleurs.

       Plusieurs pistes sont envisagées :
  1. Elargir le réseau d'Etats de la région acceptant de juger les suspects en offrant à ces Etats une aide financière.
  2. Créer un tribunal somalien mais qui siègerait dans un pays étranger, le tribunal étant placé sous protection internationale.
  3. Convaincre les Régions du Somaliland sécessionniste et du Putland autonomiste de suivre l'exemple du Kenya. Jack Lang s'empresse d'ajouter qu'il ne faudrait pas considérer cette approche comme un encouragement à la sécession ou à l'autonomie. L'ONU a d'ailleurs déjà décidé de construire des prisons au Putland mais les travaux avancent très doucement car les fonds manquent.
       L'important, déclare l'ambassadeur d'un Etat européen, c'est le financement des prisons, la question étant : les Etats sont-ils prêts à dépenser de l'argent sur le long terme ?

       M. Jack Lang doit remettre ses recommandations à Mr. Ban Ki-moon vers la fin de l'année 2010.

       Il faut rappeler qu'à ce jour, et seulement pour la Somalie, environ 20 navires sont immobilisés dans les eaux somaliennes et que plus de 400 marins sont retenus en otages par les pirates. Il est dommage que les médias, télévisions, radios, presse écrite ne le rappellent pas chaque jour comme cela est fait pour d'autres otages à terre.
Claude Peltier
10 novembre 2010.


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