Après Nantes qui avait accueilli 1 600 participants en 2014, c'est à Marseille, au Palais des congrès du parc Chanot que se sont déroulées les 11es Assises de l'économie de la mer auxquelles ont assisté plus de 1 800 personnes.
Ces Assises furent un succès confirmé par une très nombreuse assistance, mais, malgré la présence d'Alain Vidalies, secrétaire d'Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, et d'Annick Girardin, secrétaire d'État au Développement et à la Francophonie, elles furent aussi un « rendez-vous manqué », car l'ensemble des participants attendait beaucoup de la présence, annoncée et promise de la ministre de l'Environnement, Ségolène Royale. Elle accompagnait le Président en Chine et en Corée où sa présence était indispensable, nous a-t-on dit. Les congressistes ont aussi regretté les désistements de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron, au moment où l'Etat français réaffirme ses ambitions maritimes. Pour autant, nous ne retiendrons ici que les sujets concernant notre profession, que ce soit au travers des annonces du gouvernement, ou des thèmes développés par les différents intervenants, comme la politique maritime européenne et la politique maritime française, les ambitions de CMA CGM, l'investissement dans les industries maritimes et le gigantisme des navires. |
Gigantisme : où et quand se trouve la taille critiqueLe phénomène du gigantisme est apparu dans les années 1970 avec la construction de quatre « ULCC », méga-pétroliers de plus 500 000 t (Batillus et Bellamya de la Shell, Pierre Guillaumat et Prairial du groupe Elf). Ils ont disparu avec la première crise du pétrole.Le phénomène est réapparu ces dernières années dans la croisière avec des paquebots de la classe « Oasis », pouvant transporter 6 300 personnes plus 2 100 membres d'équipage. La taille des porte-conteneurs ne cesse de s'accroître, à l'exemple du récent CMA CGM Bougainville, porte-conteneurs de 18 000 EVP, ou du MSC Oscar de 19 224 EVP. Cependant, les méga-porte-conteneurs sont susceptibles de rencontrer des problèmes de structure. Tel a été le cas du MSC Napoli en 2008, et du Mol Comfort, qui s'est cassé en deux en 2013. Des coques de 58 mètres de large sur 400 mètres de long présentent des creux de plus de 30 mètres. Pour y remédier, l'association internationale des sociétés de classification des navires (IACS) a récemment entériné l'adoption de deux recommandations concernant la résistance structurelle des grands porte-conteneurs. |
Cette année encore, les Assises de l'économie de la mer ont été un succès, ne serait-ce que par le nombre de participants qui ne cesse d'augmenter année après année. Pour autant, l'absence de la ministre de l'Environnement qui a annulé sa venue, malgré des assurances répétées, et ce pour la 2e année consécutive, et nous a privés de l'exposé des clarifications nécessaires aux 10 mesures de son « plan d'action pour la croissance bleue », et le bilan mitigé du CImer annoncé par le secrétaire d'Etat à la mer, ont laissé insatisfaits les navigants français.
Le président du Cluster maritime a bien résumé notre inquiétude lorsqu'il a rappelé dans son discours inaugural l'antienne récurrente « trop de mots et pas assez d'actions », et qu'il a déploré « la lenteur des discussions alors qu'en même temps les séquences maritimes se multiplient ». Ce pessimisme était, hélas, prémonitoire. L'annonce récente(5) de la décision du groupe de services parapétroliers CGG de réduire de plus de moitié sa flotte de prospection sismique en se passant des six navires sous pavillon français et gérés par LDA a profondément choqué le président du directoire de LDA, Edouard Louis-Dreyfus. Il dénonce, de la part de CGG « des considérations sans doute essentiellement financières plutôt que techniques ou opérationnelles pour privilégier ses navires sous pavillon norvégien ». |
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Le Jones Act est une loi américaine de 1920 qui stipule que le cabotage intérieur, entre les ports américains, ne peut s'effectuer qu'avec des navires battant pavillon américain, construits aux Etats-Unis, appartenant à un armateur américain, et dont le personnel est américain ou résident permanent aux Etats-Unis. (Voir l'article du « Marin » du 6 novembre). La proposition de loi d'Arnaud Leroy fait suite au rapport « sur la compétitivité des transports maritimes français » (Arnaud Leroy, Martine Bonny, Georges Tourret) remis au Premier ministre le 13 novembre 2013 sous le nom d' « Osons la mer, l'avenir de la France passe par la mer et les océans ». Ce rapport contenait 26 propositions pour relancer notre marine marchande. Voir le rapport du Forum international des transports (FIT) intitulé « The impact of mega ships » Centre culturel situé sur l'esplanade du J4, inauguré le 7 avril 2013. D'un coût d'une centaine de millions d'euros, ce bâtiment, symbole de l'ouverture de Marseille vers les autres pays de la Méditerranée, coûte très cher à l'entretien, 4,4 M€ pour 2014. Le Marin du 13 novembre |