Retour au menu
Retour au menu
CESMA : 23e réunion du Conseil et Assemblée générale annuelle
KOTOR - Monténégro 3 et 4 mai 2018


Cette année l'Assemblée Générale Annuelle a été organisée à Kotor, au Monténégro, à l'invitation de l'association des capitaines monténégrins, UPKCG (Udruzenje Pomorskih Kapetana Crne Gore).

Kotor, petit port sur l'Adriatique, est principalement un port d'escale pour les navires de croisière, puisqu'en 2017 quelques 450 navires de ce type, plus ou moins importants, y sont venus, soit à quai soit au mouillage. Le MSC Musica (2 500 pax) a fait escale à Kotor pendant les jours où nous y étions. On peut dire que Kotor ne vit quasiment que du tourisme.


Les capitaines monténégrins nous attendaient… (porte principale d'accès à Kotor)

Le 3 mai, après une courte visite du musée maritime de Kotor, musée dans lequel on peut admirer cartes marines, appareils de navigation, maquettes, armes diverses, vêtements et documents de toutes sortes tels que deux flacons en verre à message, le Conseil se réunissait au Boka Navy Home dans Kotor. Cette année le Conseil a réuni les représentants de 14 associations membres représentant 12 pays de l'UE : Monténégro (pays hôte) ainsi que, par ordre alphabétique, Allemagne, Belgique, Bulgarie, Croatie, Espagne, France, Irlande, Italie, Lettonie, Pays-Bas, et Slovénie. Manquaient à l'appel, si l'on peut dire, les représentants de la Lituanie, du Portugal, ainsi que pour les pays présents les associations de capitaines de Bilbao (Espagne), Hydros (France), et Yacht Masters (Italie). Au total CESMA représente plus de 1 100 capitaines européens.


COUNCIL – Les membres à la sortie du musée maritime

Le Conseil a tout d'abord été accueilli par le capitaine Mario PILASTRO, président du UPKCG. Puis le président du CESMA, le capitaine Hubert ARDILLON (AFCAN, France) a ouvert la réunion. Après une présentation sommaire des membres présents, l'adoption de l'agenda du présent Conseil et des minutes du précédent, le secrétaire général, le capitaine Fredrick Van WIJNEN (Pays-Bas) nous a présenté les comptes et le budget de la Cconfédération. Comptes qui nous ont permis de noter le solde bénéficiaire en fin d'année 2017, principalement dû à une diminution des activités pour cause de santé du secrétaire général, et un budget 2018 en légère augmentation à 14 500 euros.
Le Bureau de CESMA est composé de 4 personnes. Le deputy president, le capitaine Roberto SUREZ, de l'association CTPC de Trieste – Italie, a démissionné de son poste, ne pouvant assumer le rôle au sein du Bureau de CESMA en même temps que son travail. Il y avait donc renouvellement du poste et 3 candidats se présentaient à l'élection. Après deux tours de scrutins dans le respect des statuts et du règlement intérieur, c'est le capitaine Dimitar DIMITROV, de l'association des capitaines bulgares BSMA, qui a été élu deputy president.
Le Bureau se compose dès lors comme suit :
Président : capt Hubert ARDILLON – AFCAN France
Deputy president : capt Dimitar DIMITROV, BSMA Bulgarie
Vice président : capt Giorgio RIBARIC, ZPU Slovénie
Secrétaire général : capt Frederick Van WIJNEN, NVKK Pays-Bas.
Dans l'après-midi, le secrétaire général a fait le compte-rendu des activités CESMA de l'année 2017. Après avoir salué le retour de l'association de capitaines de Bilbao, il a évoqué les discussions en cours avec les associations de capitaines désirant adhérer. Les pays concernés sont la Finlande, membre de l'UE, ainsi que deux pays non membres de l'UE, à savoir la Turquie et l'Ukraine, qui ne pourraient donc adhérer que comme membres associés. Suite à la clôture du Council, nous avons effectué une visite de la faculté maritime de Kotor.

Le lendemain, 4 mai et toujours à Kotor, se tenait l'Assemblée Générale Annuelle à l'hôtel Cattaro. Une assistance nombreuse était venue, après les mots d'accueil et de remerciements d'usage, écouter les présentations suivantes :
  • "Implementation of EU marine environment protection standars in view of Boka Kotorska Bay" par Madame Ranka VUKASOVIC, architecte navale ayant fait ses études maritimes à la faculté maritime de Kotor. Elle a entre autre mis l'accent sur la pollution générée par les fumées des navires dans la baie de Kotor.
  • "Simulator versus Seatime" par le capitaine Boudewijn BAERT, membre de Cesma et secrétaire général de l'association des capitaines belges, KBZ. Présentation malheureusement un peu longue qui n'a pas permis, faute de temps, de laisser la parole à l'assistance pour des questions ou des remarques, tous les représentants présents n'étant pas forcément en accord avec ce qu'avait dit le capitaine BAERT au sujet de l'équivalence de mois de navigation pouvant être donnée suite à des heures effectuées sur simulateurs. Le représentant irlandais, le capitaine Bill KAVANAGH, sans contester le bien-fondé de séances sur simulateurs de navigation, a tout de même pu poser la question de savoir comment était simulés, entre autres choses, la fatigue ainsi que les équipages multinationaux, question restée sans réponse.
  • "Future working plan European Maritime Safety Agency" par M. Markku MYLLY, executive director de l'EMSA. C'était un honneur d'avoir la présence du directeur de l'EMSA qui nous a présenté l'EMSA et toutes ses zones de travail pour la sécurité et l'environnement. Les mots revenus le plus souvent lors de sa présentation ont été «uniformization», «standardization» et «harmonization».
    À noter que M. MYLLI est de nationalité finlandaise et qu'il œuvre aussi au rapprochement de l'association finlandaise de capitaines avec le CESMA.
Les trois présentations devraient être visibles bientôt sur le site internet de CESMA. Attention nouvelle adresse : www.cesma-europe.org


Mr MYLLY écouté pendant sa présentation sur l'EMSA

La pause déjeuner a permis aux participants de continuer les discussions sur les trois sujets présentés.

Dans l'après-midi, assemblée générale avec un ordre du jour assez (trop ?) chargé. Il a fallu malheureusement avancer assez vite dans l'agenda, ce qui n'a pas toujours permis d'avoir des discussions avec les capitaines monténégrins actifs présents, en suivant le déroulé des résolutions de l'année dernière afin de voir leur évolution.
Toutefois, même si certaines résolutions ont peu ou pas évolué depuis l'année dernière, le Bureau lors de l'assemblée générale a pris bonne note des remarques.

 
Le Bureau (à droite M. PILASTRO, président de l'UPKCG) – les participants à l'AGA


Suite à l'AG, une mini croisière (mais gastronomique) nous a réunis sur un bateau-mouche parisien (!) dans la baie de Kotor jusqu'à Perast, plus précisément un îlot devant Perast sur lequel l'on trouve l'église Notre-Dame-du-Rocher où nous avons pu accoster malgré un bel orage.

   
Notre-Dame-du-Rocher
 
L'hélice à main

Dans le petit musée de cette église, dans laquelle des offices, principalement des mariages, sont toujours célébrés, on peut y admirer des ex-voto en plaques d'argent apportés par des capitaines de navire marchands, ainsi qu'une hélice «manuelle», commandée par une manivelle…

RESOLUTIONS FROM 23rd CESMA AGA ON 4TH MAY 2018 AT THE CATTARO HOTEL KOTOR, MONTENEGRO.

Resolution nr.1: Criminalisation of seafarers.
The 232rd Annual General Assembly in Kotor, again noted that the problem of criminalization of seafarers and of shipmasters in particular, continues to be a matter of great concern. CESMA urgently requests ship owners and/or operators to always provide legal assistance for masters, serving on their ships, in case of an incident as a consequence of which they are detained by local authorities, until, at least, a verdict has been pronounced. Moreover masters are urgently advised to consider taking a risk insurance.

Resolution nr.2: Piracy
The Assembly again discussed the problem of piracy against ships in various parts of the world, with attacks on ships in the West Africa area still frequent and violent, while piracy in seas around Somalia seems to increase lately. CESMA no longer resists the use of armed security teams, either military or private but also advocates the use of non-violent measures which become more and more sophisticated as an alternative, in combination with BMP 4 practices. Under all circumstances the authority of the master should be efficaciously maintained, except when fire-arms have to be used. CESMA also insists on exact rules of engagements to be observed under all circumstances.

Resolution nr.3: Fatigue and safe manning
The Assembly again discussed the problem of fatigue in the maritime industry. The requirement of a minimum of three certified bridge watchkeepers, including the master, on each seagoing vessel of 500 GT and more, is still supported by CESMA, although we see improvement due to better controls by some flag states (Spain) and Port State Control officers. It continues to urge Port State Control officers to intensify verification of work and rest periods during shipboard inspections. CESMA supports the results of the Martha project.

Resolution no.4: Safety of roro and large passenger ships
The Assembly again discussed the safety of roro and large passenger ships as well as car carriers. Disembarking a great number of passengers and crew in an emergency situation continues to be a great concern. Damage stability as a result of flooded decks and/or holds caused by an accident, is still not sufficiently observed, also with regard to new buildings. Recently ordered vessels seem to show improvements due to lessons learned from the "Costa Concordia" accident.

Resolution no.5: Mooring accidents The Assembly again expresses its concern about the increase of serious mooring accidents on board and ashore. Reasons discussed are the increase in sizes of vessels, lay-out of harbours, mooring equipment used and the ability and number of crew at the mooring stations. Another issue is disturbances in communication due to language problems.

Resolution nr.6: Employment of EU seafarers
Following the growing shortage of EU officers, employed on EU flag ships, also due to complicated procedures by some administrations regarding training and certification, the Assembly again urges EU administrations to support their respective seafarers by recognizing certificates issued by all EU administrations and enforcing simpler issue/renewal procedures for certificates of EU officers. CESMA again appeals to EU ship owners to create opportunities for young EU officers to complete their practical education and training and obtain their certificates. In this way maritime knowledge and experience within the EU maritime industry can be maintained. All efforts should be employed to interest young people in the EU to choose for a maritime career.

Resolution nr.7: Illegal immigrants in the Mediterranean
The Assembly again noted with concern the situation in the Mediterranean where illegal immigrants try to reach Europe by using unseaworthy craft which sometimes, due to overcrowding and bad condition, require assistance from merchant navy vessels nearby. According to the SOLAS Convention, ships are obliged to render assistance and take the immigrants on board. This could lead to dangerous situations whereby the crew is outnumbered by the quantity of immigrants. Moreover their intentions and medical condition are unknown, as most ships have no professional medical staff on board. As a consequence, vessel and crew could be endangered. The Assembly again wants to convey its concern to the European Commission and Parliament, as well as the IMO, in this respect.

Resolution nr.8: Future of simulator training in the EU maritime industry
The Assembly again underlines the importance of simulator training in the maritime industry. However it urges EU administrations to standardize exchanging of practical education and training periods by simulator training as "sea time equivalent".

Resolution nr.9: Reduction of paperwork on board.
The Assembly urgently requests governments and authorities to intervene in reducing the many documents to be completed by vessels before and between entering ports, as they severely increase the working load on board, particularly of the master, who is primarily responsible for the safe navigation of the vessel, especially in confined waters.

Resolution nr.10: Safe construction of Very Large Ore Carriers (VLOC's)
The Assembly, noting with concern the large number of seafarers missing at shipwrecks of VLOC's, asks international maritime authorities, including the European Union, to not close their eyes on a kind of fatality that could convict seafarers aboard this vessel type to death. It urgently requests the European Union and its member states to push the International Maritime Organization (IMO) to create clear legislation on VLOC's. This includes the prohibition of conversion of Very Large Crude Carriers (VLCC's) into VLOC's, as well as their current operation.
The Assembly also expressed concern about the liquefaction of certain bulk cargoes, such as bauxite ore, on bulk carriers, causing this type of vessels to suddenly capsize during their voyage and sink with all crew on board lost.

Resolution nr.11: Decrease of traditional navigational skills.
The Assembly noted again, with great concern, the decrease of traditional navigational skills among younger shipmasters and officers on board. Recent development of electronic equipment facilitates position fixing by satellite systems. However latest breaches in cyber security, such as jamming of GPS, raise the importance of a backup system.
CESMA calls for relevant action by the European Commission and IMO to maintain proper legislation regarding safe watch keeping and use of satellite systems together with traditional navigational skills. In this process, CESMA encourages maritime and qualification institutes to pay attention in their curriculums to traditional navigational skills. Also to the ability to change over in good time in case of a GPS failure. CESMA also encourages the present generation of seafarers to use all efforts, via mentoring on board or any other means, to transfer their knowledge.

Resolution nr.12:
CESMA urgently requests the European Parliament and Commission, as well as all maritime EU Member States, to provide proper initiatives to harmonize procedures for training certificates of seafarers . These include certificates of training and refreshment courses, issued by EU based training institutions which should be recognized by all EU member states, both for service on EU and foreign flag vessels in order to facilitate mobility of seafarers and reduce financial burden.

Kotor (Monténégro), 4 mai 2018

Retour au menu
Retour au menu